L'écriture, une nécessité
C’est par les missives que l’écriture s’est imposée à moi. À l’école et dès la sixième déjà, je proposais à des jeunes filles d’échanger des lettres, une seule a positivement reçu cette proposition.
Nous avons échangé nos écrits, elle et moi, nous étions du même âge, je ne me souviens d’aucunes lettres, dommage, je n’ai malheureusement rien conservé.
Plus tard, beaucoup plus tard, quand je suis arrivé à Paris vers mes seize ans, un soir d’hiver où j’étais dans un club de Jazz en vue d’écouter des amis et surtout essayer de mieux comprendre leur musique, après le troisième passage, alors qu’ils refaisaient le monde bruyamment autour du bar, à coups de verre de bière, de whisky et autres boissons Jazz, l’un d’eux m’accueillit en me donnant un verre, il éleva une voix un peu triste et dit :
Demain nous aurons encore dans nos boîtes à lettres des factures, des pubs mais nous n’aurons pas de lettres d’amour. Si nous nous écrivions des lettres d’amour ?
Et c’est ainsi que pendant presque vingt ans, j’ai reçu et écrit à mon tour des lettres d’amour vers des musiciens, des journalistes et autres professions noctambules, de beaucoup mes aînés.
Ces relations épistolaires sont devenues mon école buissonnière et par l’écriture que je poursuis encore aujourd’hui à pleines poignées, parfois ces écrits deviennent des livres…